Le diaphragme est un muscle essentiel pour la respiration, séparant le thorax de l’abdomen. Quand ce muscle subit des tensions ou des perturbations, il peut provoquer des douleurs thoraciques et abdominales, affectant la qualité de la respiration et la santé globale du corps. Dans cet article, nous détaillons l’anatomie et le rôle du diaphragme, les causes possibles de la douleur diaphragmatique, les symptômes associés, ainsi que les approches de traitement — qu’il s’agisse d’exercices spécifiques, d’ostéopathie ou de prises en charge médicale. Nous aborderons également l’impact du stress, des émotions et de certaines pathologies comme l’endométriose sur la fonction diaphragmatique.
Anatomie et rôle du diaphragme
Le diaphragme est un dôme musculaire et tendineux situé à la base du thorax, formant une barrière souple entre la cage thoracique et la cavité abdominale. Sa partie centrale, appelée centre tendineux, est entourée de fibres musculaires qui s’insèrent sur les bords inférieurs des côtes, sur le processus xiphoïde du sternum, ainsi que sur les vertèbres lombaires via les piliers (droits et gauches).
Le rôle primordiale du diaphragme est de :
Inspirer : lors de la contraction diaphragmatique, le muscle s’abaisse, augmentant le volume de la cage thoracique et créant une dépression qui aspire l’air dans les poumons.
Expirer : lors de la détente, le diaphragme remonte, réduisant le volume thoracique et chassant l’air hors des poumons.
Maintenir une bonne posture : le diaphragme, en collaboration avec les muscles abdominaux et le psoas, stabilise la colonne vertébrale et influence la posture globale du corps.
Faciliter la circulation des organes : en se déplaçant à chaque cycle respiratoire, il masse doucement les organes abdominaux (ventre, abdomen) et favorise le retour veineux.
Lors de la respiration diaphragmatique optimale, on observe une expansion synchronisée du thorax et du bas-ventre, ce qui réduit les douleurs et améliore la fonction respiratoire.

Causes des douleurs au diaphragme
Les causes de la douleur diaphragmatique sont multiples et peuvent survenir à plusieurs niveaux :
Tensions musculaires
- Un stress prolongé entraîne une hypertonie du diaphragme et des muscles associés (intercostaux, psoas, abdominaux).
- Des contractures, parfois dues à des efforts intenses (soulèvement de charges, pratique sportive), provoquent une douleur aiguë localisée.
Déséquilibres posturaux
- Une mauvaise posture assise ou debout, avec un enroulement du thorax et un basculement antérieur du bassin, empêche le diaphragme de se mouvoir correctement.
- Les affaissements de la colonne (cyphose, hyperlordose) modifient la position du diaphragme, créant une sensation de gêne ou de blocage.
Troubles respiratoires
- Une respiration trop superficielle, typique du stress ou de l’anxiété, entraîne un diaphragme peu mobile, provoquant des douleurs et une fatigue rapide lors de l’effort.
- Les pathologies respiratoires telles que l’asthme ou la bronchite chronique limitent l’amplitude diaphragmatique et peuvent générer des douleurs “référées” au niveau du thorax et du dos.
Pathologies abdominales et viscérales
- Les organes digestifs (estomac, côlon, foie) doublés par le diaphragme peuvent occasionnellement entraîner des douleurs via des adhérences ou des remontées acides (reflux gastro-œsophagien).
- L’endométriose, en particulier lorsque des foyers se trouvent près du diaphragme, peut provoquer une douleur référée sous forme de douleur diaphragmatique et thoracique, souvent plus marquée du côté droit ou gauche suivant la localisation.
- Les pancréatites, hépatites ou abcès sous-diaphragmatiques occasionnent des douleurs transmises au diaphragme.
Traumatismes
- Un traumatisme direct (coup au ventre ou à la poitrine) peut provoquer une irrégularité diaphragmatique ou une fibrose cicatricielle, générant une douleur récurrente lors de la respiration.
Facteurs neurologiques
- Une atteinte du nerf phrénique, qui innerve le diaphragme, peut entraîner une douleur irradiée dans l’épaule, la nuque ou le region cervico-thoracique.
- Les neuropathies périphériques liées au diabète ou à d’autres affections métaboliques peuvent altérer la transmission nerveuse diaphragmatique.
Symptômes associés à la douleur diaphragmatique
Les symptômes d’une atteinte diaphragmatique varient selon la cause et l’intensité de la douleur :
Douleur aiguë ou lancinante pour une contracture musculaire, souvent située sous le sternum ou à la jonction thoraco-abdominale.
Sensation d’oppression thoracique ou de “pincement” sous les côtes, souvent accentuée lors de la respiration profonde ou du rire.
Douleurs référées dans l’épaule (signe de Kehr) lorsque le diaphragme est irrité, notamment en cas d’endométriose diaphragmatique ou d’un hématome sous-diaphragmatique.
Oppression respiratoire : la mobilité diaphragmatique réduite entraîne un essoufflement lors d’efforts modérés, avec une sensation de ne pas bien respirer.
Contractures lombaires : due à la connexion fonctionnelle entre le diaphragme, le psoas et la colonne lombaire, une tension diaphragmatique peut se répercuter sur les lombaires, provoquant des douleurs dans le bas du dos.
Symptômes digestifs : ballonnements, remontées acides, nausées, du fait d’une compression ou d’une mauvaise coordination entre le diaphragme et les organes abdominaux.
Tensions émotionnelles : une anxiété accrue se traduit souvent par une respiration haute (thoracique) et un diaphragme bloqué, accompagné d’une sensation d’étau ou de “nœud” au niveau du ventre.
Ces symptômes peuvent interagir, formant un cercle vicieux entre stress, posture inadéquate, douleur et altération de la fonction respiratoire.

Impact de la posture et des chaînes musculaires
La posture joue un rôle central dans la prévention et le soulagement des douleurs du diaphragme :
Chaînes myofasciales : le diaphragme fait partie du système de “ceinture” abdominale, en connexion avec les muscles piliers (psoas, grand droit, transverse).
Antériorité ou inclinaison du thorax : pencher en avant sans soutien du dos ou pratiquer des exercices mal exécutés (pompes, abdominaux classiques) peut induire une respiration thoracique, limitant la mobilité diaphragmatique et provoquant des exigences accrues sur le thorax.
Hyperlordose lombaire : lorsque le corps est déséquilibré vers l’avant, le diaphragme se trouve en position haute, réduisant l’amplitude de la respiration. La connexion avec le psoas se contracte, ce qui contribue aux douleurs lombaires.
Cyphose dorsale : un dos arrondi perturbe le positionnement optimal du diaphragme, entraînant davantage de travail des muscles accessoires (scalènes, sternocléidomastoïdien) et générant un renforcement des tensions à la base du cou et du haut du thorax.
Une évaluation posturale, réalisée par un médecin ou un ostéopathe, permet d’identifier ces déséquilibres et de proposer un traitement adapté.
Diagnostic : quand consulter un médecin ou un ostéopathe ?
Face à une douleur diaphragmatique persistante, il est crucial de réaliser un diagnostic précis :
Consultation médicale
Examen clinique : le médecin ausculte le torse à la recherche de signes de douleur à la palpation du diaphragme, écoute les bruits respiratoires et recherche d’éventuels signes de pathologie viscérale (hépatique, gastro-intestinale).
Imagerie : une radiographie thoracique ou une échographie abdominale peut déceler un endommagement du diaphragme, un épanchement pleural ou une hernie hiatale. Une IRM ou un scanner se révèle parfois nécessaire pour affiner le diagnostic, surtout en cas de suspicion d’endométriose ou de pathologie infiltrante.
Examens fonctionnels : un test respiratoire complet (spirométrie) aide à évaluer la capacité ventilatoire et détecter une atteinte respiratoire associée.
Consultation en ostéopathie
Bilan postural ostéopathique : l’ostéopathe évalue la mobilité des structures vertébrales, costales et du diaphragme, ainsi que les tensions des chaînes myofasciales.
Palpation diaphragmatique : pour détecter des zones de tensions ou de restrictions de mobilité, en lien avec des dysfonctions viscérales ou structurelles.
Tests de mobilité : rotations du thorax, impulsions subcostales et tests respiratoires pour estimer la liberté diaphragmatique et corriger d’éventuels déséquilibres de la cage thoracique.
Ces deux approches complémentaires (médecin et ostéopathe) permettent d’exclure les pathologies graves et de préconiser un traitement adapté à chaque patient.
Postureval : Centre de Posturologie à Biarritz et Dax
Prenez rendez-vous maintenant et améliorez votre Posture grâce à l’accompagnement de nos professionnels
Traitements et approches thérapeutiques
Pour soulager la douleur diaphragmatique et restaurer une fonction respiratoire optimale, plusieurs approches peuvent être combinées :
Exercices de rééducation diaphragmatique
Respiration abdominale (respiration ventrale) : allongé sur le dos, mains sur le bas-ventre, inspirer profondément par le nez en gonflant l’abdomen, puis expirer lentement par la bouche. Répéter 5 à 10 fois, 2 fois par jour.
Respiration en cadence : inspirer en comptant jusqu’à 4, bloquer 1 seconde, expirer en comptant jusqu’à 6. Cet exercice améliore le contrôle diaphragmatique et diminue l’hyperventilation liée au stress.
Étirements costaux et diaphragmatiques : debout, mains croisées derrière la tête, inspirer profondément en étirant latéralement la cage thoracique, puis expirer en relâchant le buste vers l’avant.
Renforcement des muscles accessoires
Renforcement du transverse de l’abdomen : exercices de gainage ventral et latéral, plaçant l’accent sur le tonus profond nécessaire à la stabilisation du diaphragme.
Travail de la chaîne postérieure : extension du buste sur un banc de musculation léger pour renforcer les muscles érecteurs du rachis, en veillant à préserver l’axe lombaire et à limiter la surcharge.
Ostéopathie et kinésithérapie
Libération des tensions : techniques de relâchement myofascial sur le diaphragme, manipulations vertébrales douces et mobilisations costales pour restaurer la mobilité thoracique.
Massage abdominal : pour détendre les organes viscéraux et réduire les adhérences qui peuvent tirer sur le diaphragme, surtout après une chirurgie ou en cas d’endométriose.
Étirements spécifiques : étirement du psoas et des fléchisseurs de la hanche, relaçant les tensions lombaires associées à une contraction diaphragmatique inadaptée.
Gestion du stress et des émotions
Techniques de relaxation : sophrologie, méditation ou cohérence cardiaque pour diminuer l’hyperventilation et les tensions émotionnelles qui se traduisent souvent par une respiration haute (thoracique).
Biofeedback respiratoire : apprentissage du contrôle du rythme respiratoire avec un appareil mesurant la fréquence et l’amplitude, afin de favoriser une respiration diaphragmatique.
Approches médicales spécifiques
Anti-inflammatoires et myorelaxants : prescrits par le médecin en cas de contracture musculaire aiguë pour soulager la douleur.
Traitement de l’endométriose : en cas d’endométriose diaphragmatique, la prise en charge peut nécessiter un traitement hormonal, chirurgical ou une consultation spécialisée pour éviter une atteinte viscérale.
Gestion des pathologies associées : hernie hiatale, reflux gastro-œsophagien ou troubles respiratoires chroniques susceptibles de perturber la fonction diaphragmatique.
Posture et hygiène de vie
Correction posturale : veiller à garder le thorax ouvert, épaules basses et dos droit, que ce soit en station assise ou debout. L’évaluation posturale par un kiné posturale permet de définir les axes de correction.
Renforcement postural : chaise ergonomique, coussin lombaire, pauses régulières pour se redresser et pratiquer des étirements au travail.
Pratique régulière d’exercice physique : yoga, Pilates, natation ou marche rapide favorisent une meilleure mobilité thoracique et un bon équilibre musculaire entre le haut et le bas du corps.
Prévention et suivi à long terme
Une fois la douleur diaphragmatique soulagée, il est essentiel de maintenir les acquis pour éviter les récidives :
Pratique quotidienne d’exercices de respiration et d’étirements, même en l’absence de douleur.
Consultations de maintenance chez un kiné postural ou un ostéopathe tous les 3 à 6 mois pour vérifier l’équilibre diaphragmatique et postural.
Équilibre alimentaire : un ventre trop gonflé (ballonnements) met davantage de pression sur le diaphragme, perturbant la respiration.
Activité physique régulière : privilégier des sports où la respiration est guidée (natation, course légère) pour conserver la mobilité diaphragmatique.
Gestion du stress : intégrer des techniques de relaxation en routine (cohérence cardiaque, yoga, méditation) afin d’éviter l’hypertonie diaphragmatique chronique.
Conclusion
Les douleurs au diaphragme peuvent rapidement devenir invalidantes si elles ne sont pas prises en charge de manière globale. Comprendre l’anatomie et le rôle du diaphragme dans la respiration et la posture est la première étape pour identifier les causes (tensions musculaires, stress, pathologies viscérales) et repérer les symptômes précoces. En combinant des exercices de renforcement et d’étirement, l’ostéopathie, l’intervention d’un médecin et une gestion adaptée du stress, il est possible de rétablir la mobilité diaphragmatique, d’atténuer les douleurs thoraciques, abdominales ou lombaires, et d’améliorer durablement la fonction respiratoire.
Investir dans une prise en charge proactive — qu’il s’agisse d’une Évaluation posturale, d’un soutien en kiné posturale, ou d’un suivi ostéopathique régulier — permet de prévenir la récidive et de garantir une meilleure qualité de vie pour l’ensemble des patients, qu’ils soient sportifs, travailleurs de bureau ou confrontés à des situations particulières comme l’endométriose. Une respiration diaphragmatique libre est la clé d’un corps harmonieux, capable de faire face à toutes les exigences du quotidien.